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Nos racines
16 février 2011

"Morts pour la France"

Pierre_Maurice_Ronzeau

La semaine prochaine je me rendrai à Verdun pour trouver la tombe d'un oncle de papy "mort pour la France" en 1917.

Pierre Maurice Ronzeau est né en 1891 à Paris, il était employé de commerce. Aux archives de Paris dans son dossier militaire on peut lire : "Belle conduite au feu du 16 au 20 avril 1917. Jeune officier intelligent et plein d'entrain. Tué à son poste de combat le 20 août 1917 (à Louvemont dans la Meuse) alors qu'il commandait une corvée de ravitaillement de munitions des initiés en première ligne. Croix de guerre, Etoile de bronze. Légion d'honneur". Il a été enterré à la nécropole nationale de Douaumont (Marne).

Un de ses frères a aussi été victime de cette guerre, Georges Julien Ronzeau, ainsi qu'un cousin nommé Julien Maurice Albert Ronzeau.

Georges_Julien_Ronzeau___1917Georges Julien Ronzeau est né en 1896 à Paris. "Disparu au combat" le 4 mai 1917 à Sapigneul dans la Marne (village détruit), rayé des contrôles le 5 mai 1917. Son corps n'a pas été retrouvé.

Extrait d'un livre édité par une association religieuse en l'honneur de ses membres disparus pendant la guerre de 14 : "Georges Ronzeau avait 18 ans quand la guerre éclata. S'il avait dû s'en effrayer, ses frères mobilisables lui auraient montré son devoir (ses cinq frères furent mobilisés dont quatre partirent au front immédiatement et un dans les chemins de fer, où il était employé). Mais, en les voyant partir, il comprit quelle grandiose mission ils allaient remplir. Comme la plupart de nos camarades de l'Association tombés au Champ d'honneur, Georges Ronzeau était un enfant du quartier, puisqu'il naquit, le 1er avril 1896, au 9 rue Thouin, où habitaient ses parents et ses six frères et soeur. Il suivit l'école paroissiale de Saint-Etienne du Mont... Ayant pris de bonne heure l'habitude de suivre ses frères à l'Association, il y vint le jeudi d'abord, puis, ayant quitté l'école, il passa à treize ans dans le groupe des jeunes, tandis qu'il commençait son apprentissage d'imprimeur lithographe... D'un caractère assez renfermé, comme ses frères d'ailleurs, il ne se livrait que difficilement, en raison aussi d'une très grande modestie, mais il était pour tous un bon et franc camarade, toujours prêt à rendre service, ne laissant jamais passé une de nos réunions sans y être présent et sans y apporter sa part d'organisation. Il aimait le sport et le pratiquait, aussi ne doit-on pas s'étonner de le trouver un des meilleurs escrimeurs de son temps, au sportif club dont son frère Léon fut pendant de longues années la cheville ouvrière toujours écoutée. Son assiduité, sa bonne conduite, son dévouement, l'exemple qu'il donnait à tous contribuèrent à en faire un conseiller de notre association. En présence des vides causés dans nos rangs par la mobilisation, Georges Ronzeau se dévoua davantage au fur et à mesure que les classes plus jeunes étaient appelées. Lui aussi brûlait du désir de servir la France. Aussi, en avril 1915, rejoint-il joyeux, à l'appel de sa classe, la classe 1916... Il part au front au début de 1916 où il se signale immédiatement par sa belle conduite. Dans un lettre adressée le 10 janvier 1916, il contait sans se plaindre le début de sa campagne : "on est pas trop mal" disait-il, et après avoir affirmé que "le moral était excellent" il terminait en disant "on fera son possible pour déloger les pirates". En août 1916, il fait un stage de dix jours pour apprendre le maniement du fusil mitrailleur puis il est proposé pour le grade de caporal. En octobre, après un stage assez long au 28ème, le voici de nouveau revenu au 120ème avec lequel il regagne le front et où il reste jusqu'en janvier 1917. Etant relevé et au grand repos il est tout étonné de se trouver "loin du bruit, au milieu des montagnes, dans un petit village très chic, et, avec cela, bien vu des habitants". A nouveau le voilà en ligne. Toujours courageux et confiant dans les destinés de la France, il est heureux de pouvoir "faire du beau travail" avec son fusil mitraileur. Puis c'est la permission de détente, -la dernière qu'il devait avoir avant sa mort. Je me souviens que le dimanche matin, à l'Association, au moment de me quitter et alors que je le taquinais d'être d'une jeune classe et le traitais de gosse dont les boches n'auraient pas peur, je l'entends encore me faire cette fière réponse : "Nous leur feront bientôt voir ce que valent les gosses". Nous ne devions plus le revoir. Quelques semaines plus tard, le 4 mai 1917, alors que son régiment était engagé dans cette région de la Marne qui s'étend au nord-ouest de Reims, notre jeune et bon camarade partait à l'assaut des ouvrages allemands. Il tirait toujours avec son fusil mitrailleur, lorsqu'il fut sans doute broyé dans une rafale d'obus ennemis, et disparaissait dans cette terre de France qui fut le tombeau de héros anonymes dont celui qui repose sous l'Arc de Triomphe, est leur glorieux représentant. A l'occasion de sa mort, son frère Léon nous écrivait que, se trouvant dans le même secteur, il avait eu la joie de l'embrasser quelques jours avant, et qu'il l'avait trouvé plein de confiance et de courage : "je suis certain, disait-il en terminant, qu'il a fait son devoir et s'est conduit en brave". La Croix de guerre avec étoile d'argent, puis la médaille militaire à titre posthume vinrent récompenser tant de bravoure et de calme volonté dans le danger. La citation qui accompagnait la médaille militaire était ainsi conçue : "Soldat courageux et plein d'entrain, a trouvé une mort glorieuse le 4 mai 1917 devant Sapigneul en se portant vaillamment à l'assaut des tranchées ennemies."

Au cours de cette année 1917, un nouveau deuil devait frapper notre président, un autre de ses frères, Pierre Ronzeau, sous-lieutenant au 287ème régiment d'infanterie, croix de guerre et légion d'honneur, était tué le 20 août à Louvemont, près de verdun..."

DSC_0005

Julien Maurice Albert Ronzeau est né à Azérables en 1886. "Disparu au combat" le 20 septembre 1914 à Touvent (Oise)

Monument aux morts d'Azérables où est cité Julien Maurice Albert.

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